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"Let's create this burning piano"
1 novembre 2007

Une île submergée.

« Don’t bring me down », in Colour the small one, Sia, 2004.

Jardin du Luxembourg. J’y échoue une fois de plus, comme un cliché, voilà, je suis un cliché sur jambes, un cliché botté frangé. L’étang, la mare -c’est quoi au juste cette flotte ?-, et la fontaine au centre qui pleure pour les amoureux chagrinés. Le jardin du Luxembourg c’est ça au fond, un jardin où entretenir sa tristesse. Ce que j’écris est dépourvu d’intérêt, qui s’en soucie ? Pas même moi. Ou si, mes mains, mes doigts gris bleus qui manquent à chaque instant de s’engourdir. J’écris pour vaincre le froid. Mon froid.

Je croyais qu’à être très faible du cœur je deviendrais rapidement insensible, que je deviendrais dure comme de la pierre. Je croyais, j’ai espéré surtout, qu’après quelques coups trop fort dedans, à être tout petit comme ça et à ne rien supporter, je croyais qu’il se dégonflerait et finirait par disparaitre, que je n’en entendrais plus jamais parler et qu’il me foutrait la paix définitivement. Que je ne ressentirais plus rien et que je n’aurais plus jamais mal. Mais non c’est pire. Il s’habitue même pas.

J’ai froid au cœur tout le temps. Les gants que me tricotent ma grand-mère, les légumes que me mitonnent mes amies pour me voir manger un peu, la peau de mes amants, les écharpes Sonia Rykiel au mètre, les parkas Gap, les cachemires Zadig et Voltaire de ma mère ; rien ne me réchauffe. J’ai froid, j’ai froid. Même l’éthéré en pierre debout à côté de moi, avec ses ailes sur le dos complètement à poils il doit avoir moins froid que moi.

Mais j’écris. Peut-être pas pour rien, possiblement pour empêcher mon cœur de s’engourdir. Ecrire pour ne pas paralyser à l'intérieur.

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